Conférence n° 5 - Art'Migration PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Camille   
Vendredi, 19 Mars 2010 14:39


Art’migration: les artistes africains ou originaires

d’Afrique dans l’éducation artistique française

 


 

 

Le Haut Conseil de l’Éducation Artistique et Culturelle a pour mission de promouvoir l’ensemble des actions susceptibles de soutenir l’éducation artistique et culturelle. Un enseignement,oui, mais lequel ?
L’année 2010, annoncée comme l’Année de l’Afrique en France, selon les voeux du gouvernement, nous amène à interroger la visibilité et la présence sur le marché occidentale de la création d’artistes africains ou d’origine africaine alors même que le nombre de visa refusé pour les artistes a battu tous les records en 2009.


Près de 10 ans après la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle (2001), les pratiques artistiques se modifient, l’éducation artistique fait débat et les outils de la démocratisation de la culture sont remis en question. La mondialisation et les échanges culturels qu’elle implique, participe à l’évolution de la scène artistique française. Forte de ses rencontres qui apportent leur richesse et se mêlent aux réflexions esthétiques communes, les manifestations comme l’exposition Africa Remix en 2005, où 87 artistes africains étaient exposés, en témoignent. Dans cette continuité, la Villette, en 2008 proposait son festival Afrique(s) représentant les artistes africains du spectacle vivant. Elle renouvelle cette année l’expérience avec Focus Afrique du Sud pour les 20 ans de la fin de l’apartheid, et continue ainsi à mettre en avant la création artistique africaine.
La culture africaine s’exporte de plus en plus et propose une image dynamique de la création contemporaine. Mais comment l’expression artistique africaine se légitime sans passer par le prisme culturel français ? Peut-elle exister sans revendiquer une identité culturelle géographique et s’insérer dans le tissu éducatif ? Comment se positionner pour les artistes issus de l’immigration entre identité culturelle et reconnaissance de leur création? La France est-elle prête à accueillir une éducation artistique renouvelée, en lien avec la création contemporaine plurielle ?

 

« Liberté, Égalité, Fraternité, Diversité culturelle »*…
2010, année de l’Afrique en France, promesse d’une circulation des idées, des artistes et des oeuvres: la migration de l’art serait-elle un pléonasme ?

 

Avec la participation de :

 

Mohammed Bourouissa est né à Blida, en Algérie. Il est diplômé de l’université d’Arts Plastiques à Paris 1 ainsi que de l’École Nationale des Arts Décoratifs de Paris, spécialisé en photographie. Il entreprend un travail de mise en scène photographique ayant pour cadre la « banlieue ». Sa série Périphéries le consacre au sein du milieu de la photographie et lui permet d’obtenir le prix « Voies Off » des rencontres Photographiques d’Arles en 2007. Il expose depuis dans différents lieux en France (Galerie du Château d’eau, Toulouse) et dans le monde (Finnish Museum of Photography, FotoRio, Rio de Janeiro, Rencontres de la photographie de Bamako). Il exerce actuellement au Studio National des arts contemporains: Le Fresnoy. Sa pratique s’élargit maintenant avec la réalisation vidéo. Sa dernière création, Temps mort, est une installation mêlant à la fois vidéo et photographies. Il est représenté par la galerie Les Filles du Calvaire, à Paris.

 

Marcel Mankita est né au Congo-Brazzaville. Après une licence en droit public, il fonde en 1988, avec le metteur en scène Victor Louya Mpene Malela, la « Compagnie du 7 ». Il travaille sous la direction de ce dernier de 1988 à 1997, indifféremment sur des textes d’auteurs africains et français. Il habite en France depuis 1997 et travaille sous la direction de plusieurs metteurs en scène: Claude Bernhardt, Catherine Boskowitz ou Frédéric Fachéna. Au cinéma, il est comédien dans Les prédateurs de Lucas Belvaux (2007) et dans Eden à l’Ouest de Costa Gavras (2008). Il est également auteur de pièces de théâtre et de contes. Marcel Mankita anime des ateliers d’écriture et de comédie dans des classes à PAC (Projets Artistiques et Culturels) en Ile de France.

 

Souleyman Mbodj est né et a grandi au Sénégal, dans la région de Saint-Louis. Il est conteur, musicien et auteur. Il est initié dès son enfance aux percussions et au conte, et comprend ainsi rapidement l’importance de la parole dans les sociétés africaines. Après le bac, Souleymane poursuit ses études à Paris. Il suit une formation en économie internationale et, parallèlement, se forme à la philosophie et à l’histoire des religions. Il perfectionne sa formation musicale au conservatoire international de musique. Il vit actuellement à Paris ou il se consacre à la transmission orale et à la musicologie d’Afrique de l’Ouest. Il a enseigné au CFMI (Centre de Formation de Musiciens Intervenant à l’école élémentaire et pré-élémentaire) de l’Université de Paris Sud. Il intervient également dans les écoles, collèges et lycées. Il propose actuellement Les contes de la Teranga au musée Dapper (Paris).

 

Jean-Marc Patras débute sa carrière en tant que manager de groupes de rock dans les années 1970, en lançant notamment le groupe Les Frères Ripoulin (les artistes Pierre Huygue et Claude Closky). Le passage du rock aux arts plastiques se fait en 1987, moment ou il décide d’exposer et de promouvoir des artistes plasticiens français. Le concept de négritude le berce depuis son enfance mais c’est seulement en 1989 qu’il décide d’apporter son support aux artistes non-occidentaux. Il est depuis agent, coach et producteur de nombreux artistes africains mondialement reconnus tels Chéri Samba ou Samuel Fosso.
www.jeanmarcpatras.com

 

Georges Momboye est né à Kouibly, en Côte d’Ivoire. Il exerce en tant que danseur et chorégraphe. Il est le fondateur et le directeur du Centre de Danse Pluriafricaines situé à Menilmontant, à Paris. Dès ses 13 ans, il donne des cours de danse africaine et apprend la danse classique, le jazz ainsi que le modern’jazz. Il a fait partie de plusieurs compagnies de ballet en Côte d’Ivoire avec lesquelles il s’est produit dans le monde entier. Depuis 1992, il est installé en France. Il est le chorégraphe de Qu’en penses-tu qui a été présenté à la Biennale de la danse de Lyon en 1994 et prépare un nouveau spectacle pour la Biennale de 2010.

 

 

* Ayoko Mensah, extrait de l’édito d’Afriscope, n°14 Janvier-Février 2010.

Mise à jour le Lundi, 22 Novembre 2010 13:40